Certes, dans plus de 90% des cas, ces propos émanent des chasseurs eux-mêmes (nous sommes les premiers écolos), le restant provenant de politiques en quête de voix.

Mais pourquoi disent-ils ça alors qu’ils tuent des animaux ?
Vous le savez certainement, et c’est le plus gros point de divergence entre chasseurs et écolos : pour les chasseurs, c’est de la régulation, pour les autres, c’est de la tuerie.
Et niveau régulation, on sait depuis un moment déjà qu’il n’y a pas besoin d’intervention humaine puisque les écosystèmes s’adaptent en permanence. Une espèce qui pullule verra ses prédateurs pulluler eux aussi dans un second temps, faisant s’effondrer la population de la première espèce ; les prédateurs suivront, faute de nourriture suffisante.
Et que se passe t-il dans nos milieux artificialisés, ou l’on a exterminé certains de nos prédateurs, comme le lynx et le loup ? Sangliers et cervidés peuvent causer des dégâts à l’agriculture ; la chasse est-elle donc la seule solution ? Même pas, puisque même sans chasse, les populations se réguleraient d’elle même, en rapport à la nourriture disponible, mais aussi en fonction des parasites et autres maladies qui limiteront les populations.
Et ce, d’autant plus qu’il est connu que l’agrainage est généralisé, faussant d’autant plus toute régulation naturelle.
Bref, la régulation est l’argument #1 des chasseurs, mais c’est le pire, puisque largement contestable.

En revanche, le second argument avancé est beaucoup plus difficile à contrer : les chasseurs s’occupent des milieux. Et, plus généralement, ils occupent le terrain.
Et à ce sujet, difficile de les contester. Certes, de plus en plus d’autres personnes vont dans la nature, mais la quasi totalité des activités avancées sont des activités d’été : promeneurs, randonneurs, cyclistes, escalade, deltaplane... Arrivé à l’automne, leurs membres disparaissent peu à peu, pour rester bien souvent calfeutrer chez eux en hiver et lorsqu’il fait trop froid.
Arrivé les heures d’hiver, bien souvent, ne reste que 3 catégories de personnes qui vont dans la nature : les ramasseurs de champignons, les naturalistes et les photographes.
Sauf que ces 3 catégories ne pèsent pas bien lourd face aux chasseurs en terme de nombre.

Et plus globalement, la quasi totalité des personnes qui vont dans la nature ne font rien d’autre que d’y aller sporadiquement. Ils ne font que la traverser en flânant plus ou moins, mais ne font rien pour elle. On pourra me rétorquer que la nature n’a pas besoin d’être gérée, ce qui est tout à fait vrai... Si elle n’était pas régulièrement dégradée par d’autres. Un exemple très simple : sans chemin, les gens s’en créeront plusieurs, endommageant la nature beaucoup plus que si des personnes avaient créer un chemin dans un premier temps.

Et sur ce point, difficile de contester le travail réalisé par les chasseurs ; défrichant régulièrement certaines zones, rendant accessibles d’autres, conservant certains milieux humides... Alors, oui, bien sûr, ils font ça avant tout pour leur propre intérêt, bien (trop) souvent pour leur propre confort de chasse, en favorisant les espèces qu’ils chassent, mais tout de même : ils œuvrent en faveur de la nature. Sans eux, leurs terrains seraient certainement à l’abandon. Vous allez me dire que ce serait une bonne chose, puisque la nature y retrouverait ses droits ? Rien n’est moins sur. Tout ces terrains pourraient être propices aux spéculateurs et autres agriculteurs, notamment les zones humides, souvent préservées "grâce" à la chasse, ou plutôt, grâce aux chasseurs.

Alors, critiquer les chasseurs pour leur vision de la gestion erronée, c’est bien. Mais préserver les milieux, comme ils peuvent le faire, ou plutôt mieux qu’ils ne le font, dans un intérêt tout autre, dans l’unique but de préserver la nature, ce serait tellement mieux. Et vous, quel est votre avis sur ce sujet ?