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Ouvriers, chair à canon ?

En vous penchant vers des insectes sociaux, rapidement, vous allez réaliser l’importance de la reine... Au détriment de tous les autres individus, notamment des ouvrières, réduites à de la chair à canon sans intérêt.

Objectivement, il est vrai qu’une ouvrière, par rapport aux reines ou fondatrices, a une durée de vie limitée et surtout, ne peut pas engendrer de progéniture. Sur le papier, du moment que la reine pond, il est vrai que les ouvrières n’ont que peu d’importance, surtout si le taux de décès est inférieur au taux de naissance : la colonie continuera de croitre, même avec la perte d’ouvrières, qui seront donc immédiatement remplacées.

Mais pourtant, en se penchant un peu plus sur la question, il y a deux points importants :
- l’expérience de l’ouvrière. Les naissances pourront remplacer l’ouvrière, mais elles ne remplaceront jamais son expérience. Certaines ont pu avoir une vie exceptionnelle, remplie d’aventures ou de découvertes rares

- mais surtout, le rapport avec nos sociétés. Au vu de notre démographie galopante, ne sommes nous pas, nous tous, des ouvrières ? Aux yeux des grands de ce monde, nous jouons totalement ce rôle : nous sommes toutes et tous remplaçables.

Et une fois ce fait posé, l’importance des ouvrières prend un tout autre sens. Votre regard sur les ouvrières, si méprisant, si dédaigneux, ne pensez vous pas que notre existence est la même ? Qu’à l’heure ou nous avons dépassé 7 milliards d’individus, notre existence n’a que peu d’importance ? Que nos grands airs et notre vie, au final, sont facilement remplaçables ? Que notre expérience n’est qu’un grain de sable dans l’humanité ?

Et pourtant, sans ouvrières, la colonie ne vaut rien. Chaque ouvrière est limitée et remplaçable, mais pourtant, chaque ouvrière est un rouage important de la colonie. Nous qui dédaignons les ouvrières, il nous faut réaliser que chacune d’entre elles est importante, et que ce n’est pas seulement la reine qui l’est. Ainsi, arrêtons de croire que la perte d’une ouvrière n’est pas grave, que d’écraser ou de tuer une ouvrière ne porte pas préjudice à la colonie : chaque rouage est important, aussi infime soit-il.

Et contrairement à ce qu’on pense, non, la reine n’est pas une vraie reine : elle n’a aucun pouvoir, aucune autorité. Son rôle de reine, c’est de pondre. Et les ouvrières, chez les abeilles, n’hésiteront pas à la tuer si elle devient défaillante dans son rôle ; elles pourront élever une nouvelle reine sans problème.
Ainsi, oui, la reine -appelées fondatrices chez les guêpes et fourmis- est l’axe centrale des colonies mais, non, à aucun moment elle n’est la chef, et la relation mère-fille n’a de fonction que le maintien de la colonie : une ouvrière mise à côté d’une reine autre que la sienne aura tendance à la tuer, parce que ce n’est pas sa colonie, et non pas parce que ce n’est pas sa mère.

Cessons donc de comparer les êtres les uns par rapport aux autres, sachons enfin réaliser que chaque être est important et a sa place dans la vie, et arrêtons de prendre en exemple absolu notre mode de pensée et notre façon de faire. Les ouvrières sont tout aussi importantes que la reine, elles ont simplement un rôle différent.

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Date de rédaction : 3 juillet 2016
Dernière modification : 24 mai 2016

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