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Réintroductions et fausses réintroductions

Les réintroductions ont le vent en poupe, de nombreux articles parlent de réintroductions d’espèces diverses ces dernières années : cigognes, ours, lynx, grand hamster, faisans, loutres, castors... Mais est-ce que toutes ces réintroductions se valent ? Sur quels critères ?

Il faut distinguer trois types de réintroductions :

- les réintroductions à proprement parler. Ce sont des espèces qui ont disparu ou quasiment disparu à l’état naturel, et pour qu’elles puissent survivre, des campagnes de réintroduction ont été réalisées, en amont et en aval, avec des études sur ces espèces, leur façon de vivre, leurs habitats, leurs impacts. Bien souvent, pour éviter que ces espèces ne soient à nouveau chassées, des approches et campagnes d’informations sont aussi réalisées sur les acteurs côtoyant ces espèces : agriculteurs, chasseurs, pêcheurs, etc. C’est le cas des cigognes, loutres, castors, grands hamsters.
Hélas, quand ce n’est pas fait, les campagnes de réintroduction peuvent mal finir, les espèces dépérir, comme par exemple le cas du lynx qui continue à subir les foudres de certains chasseurs, avec des effectifs réduits à zéro dans les Vosges, ou de l’ours qui fait toujours parler de lui.

- les renforcements de populations. Il y a une grosse nuance entre réintroduction et renforcement d’une population. La réintroduction a pour but de favoriser la population d’une espèce pour la maintenir en vie et pour qu’elle puisse se développer au niveau de ses effectifs. Le but d’une réintroduction est de tout faire en amont pour qu’au moment du relâcher, mis à part le relâcher en lui-même, plus rien ne sera fait en faveur de l’espèce, pas même de nourrissage.
Par contre, les renforcements de population ne concernent pas des espèces menacées, mais dont les effectifs se sont réduits à un endroit donné. Et pour renforcer ces populations, on va en rajouter d’autres, ceci n’étant pas fait dans un but de régulation, de gestion ou de cohérence écologique. Le but est bien d’augmenter temporairement et significativement les effectifs, en dépit de toute logique écologique, et pour cause : ces renforcements sont uniquement l’œuvre de chasseurs et de pêcheurs, soit dans le cadre de concours, soit dans le cadre d’une logique uniquement liée à leur seul loisir. Aucune étude n’est effectuée, point de demande d’autorisation qui traine durant des mois, pas de demande d’avis des autres acteurs, pas d’acclimatation de l’espèce à son nouvel environnement, on relâche l’animal domestiqué dans la nature et advienne que pourra ; le taux d’échec est très élevé mais dans tous les cas le but n’est pas que ces animaux vivent bien longtemps...

- les fausses réintroductions. Celles qui n’en sont pas, comme le loup, revenu naturellement via l’Italie, malgré ce que certains prétendent. Ou les espèces introduites volontairement ou non, vu que ce ne sont pas des espèces indigènes, on ne peut pas parler de réintroduction, juste d’introduction, comme les coccinelles asiatiques ou les frelons asiatiques.

Il faut donc bien veiller à différencier ces 3 sortes de réintroductions, certaines n’ayant pas vraiment d’intérêt écologique et ne sont là que pour servir des loisirs humains, quand d’autres sont réellement faites de façon désintéressée : sachez les différenciez.

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Date de rédaction : 21 novembre 2019

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