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On ne s’arrange pas avec les lobbys : on les combat‏

"Non, je ne pense pas qu’il existe quelqu’un d’assez farfelu pour faire ça" me direz vous. Eh bien, vous vous trompez.
Alors, certes, pour le domaine de la sécurité routière, ce n’est heureusement pas le cas. Mais, dans certains domaines, c’est exactement ce qui est fait.

Voyez plutôt. Commençons par rester dans l’exemple donné, c’est à dire, l’automobile. Vous pensez que les différents États veillent au grain pour qu’il n’y ait pas d’abus, avec, par exemple, les fameux gilets obligatoires que l’Etat nous a imposé, et le projet de l’éthylotest obligatoire ? Vous vous trompez totalement.
Certes, c’est un contrôle qui est fait, mais sur le consommateur, en aucun cas sur le constructeur. Le constructeur ne déboursera pas un centime pour ces nouvelles mesures, et rien ni personne ne l’oblige à inclure des gilets ou des éthylotests (mesure abandonnée depuis). Ils vont même pouvoir en faire un argument commercial, comme ces prototypes qui ne démarrent qu’après avoir soufflé.
Le lobby automobile est très puissant, pour deux raisons très simple : ses emplois, et ses bénéfices.
Et le lobby n’hésite pas à mettre en avant le côté social de sa tâche. Un exemple ? La taxe carbone qui, immédiatement, a été critiquée par le lobby automobile, prétextant, en premier lieu, le surcout que cela engendrerait, prenant en "otage" les consommateurs qui devront payer soit le surcout lié aux technologies qu’il faudrait mettre en place pour réduire le co2, soit la taxe carbone.
Le lobby avait aussi prédit que cette taxe baisserait les ventes d’automobiles, et qu’ils devront donc licencier du personnel.
Arguments infaillibles qu’aucun politique ne peut nier, pour son image surtout. Mais arguments tronqués, parce que, pour des causes de plus grande ampleur, il serait légitime de mettre de côté les appréciations des lobby concernés, puisqu’il me parait évident qu’ils ne voudront aucun changement. Les voitures continuent de se vendre sans aucune considération pour l’environnement. Il serait pourtant tellement plus logique, par exemple, de ne vendre des 4x4 pour des gens dans le réel besoin d’en avoir... Mais là, le lobby va nous parler de la liberté de chacun, liberté amplement piétinée par une lobotomisation des esprits par le biais des publicités. Au lieu de perdre des millions en publicité agressives (comptez voir le nombre de publicités pour voitures que vous voyez en un jour), ils vont préférez licencier : ce n’est en aucun cas la faute d’une taxe carbone ou de n’importe quelle mesure.
Et jusqu’où va la liberté ? La liberté est un concept fondamental, encore faut-il qu’elle soit respectueuse -un autre concept tout aussi fondamental- des autres, sinon, l’interdiction ou la limitation est de mise.

Un autre lobby, celui des produits chimiques. J’aimerais la nommer "agrochimie", mais le lobby est plus large que cela. Monsanto, par exemple, fait parti de ce lobby, sans pour autant vendre des produits alimentaires. Ils sont étroitement liés : les produits chimiques sont utilisés pour accroitre les rendements des surfaces agricoles, en éliminant systématiquement les insectes (et toute autre forme de vie en passant). Mais le lobby ne se contente pas de cela : rajoutons l’apport de millions d’éléments chimiques, destinés à rendre plus appétissant, plus jolis, plus durables, etc nos produits, et fermons la marche de ce lobby par les fameux OGM, qui sont, au final, tout aussi dangereux que le reste, sinon plus, vu que nous n’avons aucune idée des conséquences sur le long terme.
Ces lobby, eux, ont deux atouts majeurs dans leurs manches : l’idée d’en finir avec la malnutrition dans le monde en promettant des rendements supérieurs, et le contournement de lois.
L’idée d’en finir avec la faim dans le monde est noble, mais incroyablement hypocrite : la malnutrition dans le monde n’a, pour le moment, jamais été une question de quantité, mais bien de politique. Dès aujourd’hui, il est tout à fait possible de nourrir tout le monde, si nous arrêtions la surproduction de viande (à qui on destine des millions de tonnes de culture) et si nous arrêtions les gaspillages et la nourriture fichue à la poubelle.
Le contournement de loi est très simple, trop simple, d’ailleurs : dans certains cas, il faut prouver que le produit n’est pas dangereux pour la santé. Alors, que font les lobby ? Très simple, ils vont investir dans des laboratoires qui vont suivre leurs directives, pour qu’au final, ils pondent un rapport expliquant que le produit n’est pas dangereux. Et après, pour prouver le contraire, il faudra attendre que des gens se ruinent pour les contre expertise, et le tribunal, ce que peu de gens vont faire, et ne vont le faire qu’après plusieurs années de mise en service et après plusieurs empoisonnements. Chercher voir du côté des apiculteurs pour voir l’ampleur du désastre.

On reste dans l’alimentaire, avec le lobby de la viande. La viande... Qui découle d’animaux vivants, rappelons le, parce que des fois, on pourrait douter : on ne parle que de tonnages, de carcasses, de prix de ventes, de bétail, de consommation... Eh oh ! A la base, la viande, ce sont des animaux, vivants, des individus.
Seulement, nous avons désormais industrialisé tout cela, et désormais, c’est le lobby viande. Lobby qui va tout faire pour augmenter ses ventes, mais aussi ses bénéfices. Souvenez vous : la polémique du halal découle de cette filière, sauf que là, en plus, il y’a un côté religieux, ce qui rend encore plus "délicat" l’affaire.
Enfin, c’est ce qu’on veut nous faire croire. Plus c’est délicat, moins on en parle, et mieux c’est pour les lobby : ils peuvent donc faire leurs "petites" affaires tranquillement.
La filière viande va donc halaliser tout le monde parce que ça coute moins cher. Mais si ce n’était que ça ! La Bretagne, ça vous dit quelque chose ? Et les algues vertes ? Car, oui, c’est la filière viande à l’origine de ce mal. Là encore, levée de boucliers dès qu’on en parle ! La preuve, assez récente, avec la publicité de la FNE ou celle de Brigitte Bardot qui ont été interdites.
Pour Brigitte Bardot, parce que ça stigmatisait les musulmans (très belle excuse qui allie hypocrisie et politiquement correct), pour la FNE, parce que, je cite, il est "absurde de désigner des coupables, de montrer du doigt des agriculteurs qui ont fait d’énormes progrès en la matière (...) et qui ne sont pas coupables de choix économiques qui ont été faits il y a bien longtemps". Et ça vient du Président Sarkozy, s’il vous plait.
Donc, résumons brièvement : les actions d’aujourd’hui ne sont en aucun cas de notre responsabilité parce qu’elles découlent de choix économiques d’hier (comme si on ne pouvait rien changer), et puis, surtout, comme des efforts ont déjà été fait, on ne peut en aucun cas en demander d’autres, n’est-ce pas. Pourtant, concernant les fumeurs et les automobilistes, je ne crois pas qu’on leur a donné le choix...
Et encore, là, je suis gentil, je ne prends que l’exemple de la Bretagne. Mais c’est bel et bien tout le lobby qui est en cause, du porc en passant par le poulet, l’ovin, au bovin.
Je pourrais aussi parler des oies, des canards, du foie gras, des taureaux, des œufs aussi, mais cela prendrait trop de temps, donc pour résumer : c’est la filière viande dans son ensemble.

Eh eh, j’en vois qui souris : ils pensent qu’ils ont encore été oublié, comme toujours. Eh bien non, amis pêcheurs, je ne vous oublie pas !
Car oui, on parle de plus en plus de la souffrance animale en général, mais on en oublie très souvent les poissons. Et le lobby pêche, c’est quelque chose. Greenpeace alerte depuis des années sur l’état des stocks de poissons (oui, on parle de stocks, encore pire que le tonnage de la viande), mais le lobby pêche : rien à foutre. Toutes les suggestions de quota ont été soigneusement évitées, et même quand il y’en a, des quota, ils sont systématiquement explosé, sans aucune punition.
Là encore, le lobby nous parle d’emplois et de social, mais, bordel ! On s’en fiche, ce n’est que l’avis d’un lobby qui voit les choses sur le courte terme. Et quand il n’y aura plus de poisson, sur le moyen terme ? Eh bien, le chômage tant redouté viendra, et en masse, puisqu’il mettra tout les pêcheurs à la retraite. Alors, mieux vaut une réduction des pêcheurs maintenant, ou une extinction dans quelques années ?

Allez, on continue la danse, toujours dans la même veine : les vétérinaires. Eux aussi peuvent être blâmés, parce que, encore une fois, les sousous sont plus importants que le reste. Et ainsi, des vétérinaires sans scrupules peuvent aisément prescrire des tonnes d’antibiotiques, quitte à rendre résistant les virus, mais là aussi, on s’en tape, c’est du moyen terme, les gens -et les lobby- ne vivent que pour le court terme. Cf le livre noir de l’agriculture, d’Isabelle Saporta.

On pourra poursuivre dans la suite directe, c’est à dire les médecins, et les pharmacies. Alors, vous allez me dire qu’on s’éloigne de l’environnement, et bien, non : en prescrivant trop de médicaments, cela rend, premièrement, les bactéries et virus plus résistants, forçant les industries à créer d’autres médicaments, qui seront fatalement testés sur des animaux et gaspilleront des ressources de la planète. Et, secondo, en ingérant ces médicaments, cela ne signifie pas que les molécules utilisées sont totalement assimilées. Et c’est pourquoi, souvent, ces molécules se retrouvent dans la nature -ça concerne aussi les vétérinaires et les animaux évidemment- par le biais de nos déjections. Et je ne parle même pas des médicaments jetés directement à l’eau, parce que périmé, ou parce que, plus généralement, ne coutant rien. Le social est à double tranchant : ce qui est remboursé n’en devient plus aussi important que si on a payait plein prix.
Donc, ce lobby, lui, eh bien, va vouloir toujours renouveler ses stocks, et va donc miser sur les nouvelles maladies et les prescriptions à outrance, qui peuvent affaiblir les organismes.
Et, n’en déplaise à certains, il faut admettre que ce lobby, comme tout les autres en fait, est très fermé, et n’acceptera donc pas ce qui est en dehors de sa sphère : n’allez pas leur parler de remèdes naturels ou de maladies strictement liées à l’alimentation, pour eux, tout se soigne, tout doit se soigner, et quand on dit "soigner", fidèle à l’humanité qui l’a engendré, cela signifie, bien souvent : tout détruire. Ben oui, vous ne le saviez pas ? Les médicaments ne soignent pas, ils détruisent. Ils détruisent les virus et les bactéries, mais, à l’instar des insecticides et autres joyeusetés, détruisent aussi tout le reste. Soigner, ce serait vraiment trop compliqué...

Finissons ce petit tour d’horizon par un lobby assez particulier, parce que puissant malgré qu’il devrait être restreint, en tout cas, il fait figure de minus face aux autres lobbys. Je veux parler du lobby de la chasse.
Mais il prouve bien qu’on ne peut pas discuter avec les lobby, puisqu’ils sont figés sur leurs positions et sur (surtout) leurs acquis. Car oui, le lobby chasse prend, prend, prend, depuis des années, sans jamais ne rien concéder. Pourquoi concéder quand en face on se couche systématiquement ?
Chaque projet, chaque discussion, chaque rumeur allant contre leurs intérêts, même si ce n’est que d’une façon minime, et vous aurez droit à leur courroux.
Sur ce sujet, je vous recommande vivement le livre noir de la chasse, très instructif sur l’état de ce lobby.

Je pourrais continuer encore longtemps, lobby de la SNCF, des religions, des pays extérieurs, des zoos, des collectivités, des maires... En fait, les lobby sont partout, et c’est logique, puisqu’il suffit d’un intérêt commun pour que le lobby puisse se construire. Mais, évidemment, ces lobbys peuvent ne pas représenter de danger... Si et seulement si ils restent limités en taille, et si on délimite toujours leurs intérêts au reste. Car aller dans leur sens, c’est forcément y perdre.
Au final, le grand manquant des lobby, ce serait le lobby écolo, le vrai, celui qui ferait fi de ces différences futiles qui n’ont pour intérêt que les adversaires de l’environnement -et ils sont très nombreux...

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Date de rédaction : 2 septembre 2013

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