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Sentiers humains‏ et chaussures

Connaissez vous le point commun des sangliers, des fourmis, des loups et des êtres humains ?

Oui, bon, vous trichez : vous avez lu le titre. Effectivement, ce sont les sentiers. Chaque espèce a son propre sentier qu’il parcoure plus ou moins souvent, mais la ressemblance, c’est que ces sentiers sont visibles, et d’ailleurs, bien d’autres animaux crée des sentiers.
Et maintenant, c’est quoi, la différence de nos sentiers à ceux des animaux ? L’impact écologique. Oui oui oui. Il paraît naturel de voir des sentiers humains, constitués uniquement de terre, puisque les passages répétés ont piétiné et fait mourir toute trace de végétation et a fini par durcir la terre, et pourtant, en réalité, ils ne sont pas si naturels que cela.
Certes, les sangliers peuvent emprunter à de multiples reprises des chemins qui vont se transformer en sentier, et vont aplatir la végétation pour finir par laisser la terre nue, comme pour nous ; mais il y’a une différence majeure, qui est souvent oubliée tant elle nous est commune et familière : la chaussure.

Oui, la chaussure nous protège de façon efficace : plus de sensation de gelure, de brûlures, de pierres qui rentrent dans la chair, ou de ronce malencontreusement planté dans le pied après avoir marché dessus.
La chaussure s’est faite souple et adaptée à tout temps, à toute activité : ville, marche, sport, escalades, de salon, de plage... Le point commun de ces chaussures, ce sont les semelles, qui vont nous protéger. Même la sandale, pourtant largement ouverte, est totalement fermée sous le pied. Logique, c’est là où on marche, ou tout notre poids réside, et ou toute écorchure nous ferait atrocement souffrir à chaque déplacement. La plante du pied est donc très important, et c’est pourquoi nous le protégeons de cette manière.

Seulement, il y’a des inconvénients, et pas des moindres. En premier lieu, oui, nos pieds sont protégés, effectivement. Mais le corps humain est un petit chenapan, et il s’adapte vite : ainsi, il va avoir tendance à alléger la charge des pieds, et leur peau : nos pieds vont donc, d’une certaine manière, se fragiliser.
Pour mieux comprendre ce phénomène, prenez vos mains : si vous faites la vaisselle, vous devez certainement utiliser de l’eau chaude, voir brûlante : au début, vous preniez de l’eau tiède, puis, petit à petit, vous avez, inconsciemment, naturellement, réchauffé l’eau : ainsi, vous pouvez pleinement faire la vaisselle sans que vos mains ne soient blessées.
Mais si vous utilisiez la même eau pour votre bain ? Vous vous ébouillanterez assurément, et sortiriez rouge comme une crevette : vos mains se sont adaptées à une tache.
L’inverse se produit aussi : moins on en fait, plus ce sera dur à faire.

La peau des pieds devient donc relativement fragile, et, pour beaucoup, il n’est pas question de sortir pieds nus, de peur de se blesser, même avec le sol. Nous nous sommes donc habitués à vivre sur la terre, mais sans son contact, nous protégeant mais nous en fragilisant. Qui, ici, a déjà éprouvé la sensation du gazon ? De la terre ? Du béton ? Du goudron ? Des cailloux ?
Au mieux, certains auront éprouvé la sensation du sable chaud, de la moquette et du carrelage, et là encore.

Le second inconvénient, mais pas forcément pour nous, ce sont les dégâts occasionnés : depuis que nous ne sentons plus via nos pieds, dû à la protection qui nous a été offerte, nous ne ressentons donc plus rien. Et allez que tu marches sur une fleur, écrasée ! Un escargot, éclaté ! Une fourmi, pulvérisée ! Un œuf, écrasé ! Un oiseau, aplati !
Le pire, c’est que soit on ne va même pas le réaliser, ou alors, on va se plaindre de devoir nettoyer la chaussure, alors même que nous venons de détruire une vie... Sans chaussure, il est quasiment certain que vous auriez pu arrêtez votre pas à temps -enfin, peut être pas pour la fourmi ; avec, ce n’est qu’une fois notre poids étalé qu’on va éventuellement ressentir quelque chose, mais sans plus de considération.
Exit aussi toute sensation par rapport à la matière, bien peu de gens pourront me décrire la sensation du goudron ou des pavés parsemées de gravillons... Pensez un peu aux animaux qui subissent !

Enfin, il reste un inconvénient, et de taille : sa matière. Sa matière, à la base, est issue de la nature : le cuir. Passons outre sur le fait que cette matière est particulièrement cruelle...
Seulement, le reste, notamment les produits pour faire durer le cuir, ne sont pas forcément inoffensives. Et, vous le savez, lorsqu’on frotte, on produit de la chaleur d’une part, et d’autre part, il y’a, à quelques microns prêt, un échange de produits : ainsi, votre balade à pieds pourra laisser une trace.
Alors, évidemment, c’est négligeable, vos frottements et votre poids n’étant pas aussi violents qu’une voiture par exemple, les traces laissées seront microscopiques, voir inexistantes. Si vous étiez seuls. Car, comme souvent, c’est par le nombre que le problème pourra se poser.
Le passage répété de gens va forcément impacter la composition du sol et y laisser des traces de produits chimiques.

La chaussure, pas si inoffensive que cela, et surtout, ayant la fâcheuse tendance à nous rendre dépendant d’un outil qui n’est qu’un outil et non pas une finalité.
Sachez vous libérer de la chaussure, sachez utiliser vos jambes et vos pieds pour réellement parcourir et ressentir le monde, par vos pieds comme par vos mains, sachez faire respirer vos membres et leur donner la possibilité de voir autre chose que du renfermé.
Dernier point, et pas des moindres : en libérant vos pieds, vous allez peut être aussi pouvoir éviter de nombreuses intoxications dues à la macération de l’odeur de vos pieds :p

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Date de rédaction : 1er septembre 2013

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