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Trop de contraintes en écologie

Pourquoi l’écologie est-elle mal perçue ? L’une des raisons se trouve certainement dans la rigidité de ce petit monde.

Soyons francs : l’écologie est pleine de contraintes. Et pas des meilleures qui soient, car en général, les contraintes peuvent être aisément contourner si ça en vaut la peine.
Par exemple, si vous vous lancez dans un sport, au début, vous serez fatigué, crevé, vous aurez mal, mais après quelques temps, vous vous sentirez mieux dans votre peau.
Si vous mettez de côté votre argent, vous ne pourrez pas en profiter et devrez éventuellement serrez la ceinture quelques temps, mais au final, vous aurez engendré un joli pactole avec des intérêts (certes faibles en notre temps, mais des intérêts tout de même).
Si vous vous convertissez à une religion, vous allez devoir être pieux, suivre quelques règles ou beaucoup de règles selon votre croyance et votre implication dans celle-ci, mais au bout du compte, théoriquement une fois votre vie achevée vous aurez une belle mort, rien ne le prouve si ce n’est votre croyance, mais, la aussi, au final, vous "investissez" votre vie entière pour votre mort : à bien y regarder, vous parsemez votre vie de contraintes pour espérer une mort meilleure.

Et l’écologie ? Hélas, ce n’est pas la même chose. En effet, si vous désirez vous impliquer dans l’écologie, vous devrez faire face à des contraintes mais sans réels intérêts.
Car la plupart du temps, le travail n’est pas payé et ne vous donnera rien de concret, ni dans l’immédiat, ni à l’avenir.
Alors certes, bien sûr, le temps passé avec des animaux, avec la nature, avec des gens de la même opinion que vous est très enrichissant, mais pour beaucoup, même pour des personnes "nature", au vu du temps et de l’énergie dépensé, c’est loin d’être suffisant. Évidemment, ce temps sera utile pour l’environnement et c’est un soulagement de considérer qu’on a œuvré pour la nature, mais d’un point de vue personnel, cela n’apporte rien de plus.

Pire encore : souvent, pour aider, non seulement vous allez devoir y passer du temps et de l’énergie sans aucune compensation, mais en plus, cela vous sera contraignant au niveau des horaires ou de la fréquence.
Par exemple, pour aidez dans un centre de soins, non seulement les centres sont dispersés ce qui implique que vous devrez faire plusieurs dizaines de kilomètres pour y accéder, mais en plus, vous ne pourrez absolument pas y aller une fois de temps en temps puisqu’ils demandent une aide régulière ou continue durant plusieurs semaines, mettant sur le côté des millions de personnes qui travaillent ou habitent trop loin pour se déplacer quotidiennement.
Idem pour les refuges SPA et assimilés : non seulement vous ne serez pas payés, mais en plus, vous devez vous plier à une organisation assez rigide.
De plus, il n y a pas de suivi pour les animaux donnés aux bénévoles. Bien sûr, ce serait fastidieux d’informer un à un les bénévoles surtout que la plupart des animaux meurent (il faut savoir que seul la moitié des animaux récupérés retrouvent la liberté environ, le reste mourant malheureusement, suite à leurs blessures ou au stress), mais cela aggrave d’autant plus le sentiment de se faire exploiter pour rien : ni argent ni nouvelle.

Alors, bien sûr, il est évident que l’emploi du temps des centres est serré et qu’ils doivent faire preuve de pirouettes pour pouvoir faire fonctionner leurs centres, mais au vu des services donnés à titre gracieux, il serait plus efficace de donner plus de liberté aux bénévoles, plus de possibilités en tout cas.
Mais pourquoi le bénévolat existe t-il si fortement dans les structures nature ? Pourquoi les centres ne sont-ils pas financés en partie par les communes, régions ou par l’État ? Car ils ne rapportent pas assez ? Argument non valable quand on sait à qui profite les subventions : pour une grande partie, ce sont des associations qui n’engendrent pas de bénéfices, prouvant bien que cette situation est avant tout politique : si on le voudrait, on pourrait créer des emplois dans cette filière mais on ne le veut pas.
Et pour les suivis, il suffirait que les différents centres fassent un suivi global, mais encore une fois, cela prendrait du temps, il faudrait quasiment une personne à temps plein pour réaliser ce travail, et vu le fonctionnement actuel, ce n’est pas dans l’ordre du jour...

Et l’écologie "passive" ?

Vous le savez certainement, mais l’environnement, ce n’est pas forcément aller sur le terrain pour aider un centre ou s’impliquer dans un projet concret.
Il est aussi possible d’être écolo de façon "passive", quotidienne, en consommant exclusivement des produits qui ne proviennent pas de filières industrielles et nocives.
Cela peut passer par le bio, le végétarisme, le véganisme, le circuit court au niveau alimentation, et par des produits non chimiques pour le reste.

Et la encore, grosse contrainte : ces marchés sont difficiles d’accès.
Non seulement par le coût souvent plus élevé que la normale -qui s’explique notamment par les subventions, ce qui implique que les coûts sont plus ou moins les mêmes sauf qu’on finance indirectement un secteur alors que l’autre nous apparaitra plus cher- mais aussi par son accessibilité.
Les produits "classiques", ceux pétris par la pétrochimie et contrôlés par les grosses industries sont visibles dans n’importe quel magasin et souvent en haut des gondoles ; les autres produits, les écolos, sont au mieux rangés en bas de rayon, souvent mis en vrac parmi les autres produits, et au pire, totalement absents des rayons.
Ainsi, vous devrez chercher un magasin spécialisé dans votre région pour avoir des produits qui vous correspondent, ou bien épluchez les étiquettes pour trouver les précieuses indications indiquant que le produit correspond bien à vos exigences, vous faisant perdre un temps énorme.

Ceci concerne la nourriture, mais tout le reste aussi ! Pour la nourriture, une évolution se fait un peu sentir ces derniers temps, mais elle reste maigre. En effet, dans la grande majorité des restaurants, apéritifs et soirées, les repas seront basés sur de la nourriture "classique", impossible de savoir ce que nous consommons, car la majorité des gens s’approvisionnent dans les supermarchés, qui proposent régulièrement viande issue d’élevages intensifs et fruits et légumes issus des mono cultures régulièrement arrosées par des biocides.

Pour le reste, vous ne vous en rendez certainement pas compte, mais vous utilisez constamment des produits toxiques et/ou industriels ! Savons, dentifrices, gel, produits de beauté, shampoings, lessives, détergents, insecticides, anti-limaces, produits pour récurer, peintures... En fait, tout les produits que vous utilisez sont à choisir soigneusement, le souci, c’est que lorsque vous cherchez quelque chose, en général, vous allez vous approvisionnez d’abord au magasin le plus proche, puis en regardant le prix le plus bas... Et si avec ces deux sélections vous n’avez pas d’alternatives aux produits "classiques", vous approvisionnez devient vite un casse tête et une énorme perte de temps... Sans oublier le surplus d’essence que vous devrez utiliser pour aller au magasin qui propose ce que vous voulez.

Rendre l’écologie plus accessibles

Même si des progrès ont été réalisé ces dernières années, l’accessibilité des produits alternatifs, sans biocides, cultivés dans le respect de l’environnement, sans circuit long, reste difficile. Pour le moment, il faut donc passer par des réseaux comme Amap, des magasins bio, des sites en ligne, les marchés locaux, ou faire le tri dans les supermarchés : n’hésitez pas à faire part de vos envies aux commerçants que vous connaissez pour leur indiquer qu’ils pourraient diversifier leur activité et prendre part à un marché qui se doit de progresser.

Quant aux activités nature, informez vous sur ce que propose votre région : diverses associations existent, faites leur part de votre désir pour œuvrer pour la nature, tout en leur donnant vos conditions : les associations se doivent de ne pas être trop exigeantes pour rassembler un maximum de personnes de bonne volonté, quitte à créer plusieurs groupes de travail.

Au vu de la situation catastrophique de l’environnement en France et dans le monde, au vu de l’unité des ennemis de l’environnement et de leur puissance politique et économique, il est plus que temps que les défenseurs de l’environnement ne fassent plus qu’un pour pouvoir lutter plus efficacement contre ces ennemis qui n’ont toujours pas compris que c’est dans leur intérêt aussi, à moyen ou long terme.
Mettez de côté vos rancœurs personnelles, mettez de côté votre courant politique, ne pensez plus qu’à vous et/ou à votre activité, débarrassez vous de toutes ces contraintes repoussoirs pour les gens de bonne foi, pour qu’enfin la loi de la raison et du bon sens prennent le dessus sur toutes ces politiques suicidaires à court terme qui nous jettent droit dans le mur. En serez vous ?

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Date de rédaction : 21 septembre 2014

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