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Aïd el Kebir 2014

Nous revoilà dans la période de cette grande fête musulmane qu’est l’Aïd al-Adha, en commémoration du sacrifice d’Abraham.
Ou comment faire la fête tout en massacrant des milliers d’animaux.

Pour la petite histoire, et pour ceux qui dorment, au fond, tant cette histoire est connue, le sacrifice d’Abraham, c’est l’histoire d’un père qui, pour servir son Dieu, était sur le point de sacrifier son propre fils, mais suite à un appel divin, le laissa en vie, et sacrifia à la place un mouton (ou bélier selon les histoires) qui trainait par la et n’avait rien demandé à personne.

Et donc, pour commémorer cette histoire, que fait-on durant l’Aïd al-Adha ? On sacrifie un mouton. Mais attention, pas dans le sens symbolique, on tue bel et bien un mouton (ou un bovin, mais le mouton est l’animal le plus utilisé).

Premier scandale : en 2014, on sacrifie encore des animaux en France et dans le monde.

Chaque famille ou presque va avoir son mouton sacrifié, et si on parle de sacrifice, c’est bien parce que bien souvent c’est la famille elle même qui va tuer le mouton !

Second scandale : des gens sans aucune compétence tuent des animaux

Troisième scandale : le sacrifie se fait bien souvent en famille, le père tue, le reste de la famille assiste. Incluant donc des enfants

On me rétorquera qu’il y a des abattoirs mobiles qui sont déployés afin de mieux contrôler ces actes. Mais qui paie ?

Quatrième scandale : des sacrifices financés par les collectivités, utilisant bien souvent des places ou bâtiments publiques

Le saviez vous ? L’abattage en masse d’animaux est théoriquement plein de contraintes sanitaires et administratives, en théorie il est interdit de tuer un animal sans l’étourdir au préalable... A l’exception de rituels !

Cinquième scandale : la loi bafouée pour des pratiques religieuses venant du Moyen Âge et même avant

Cerise sur le gâteau : en égorgeant l’animal, les risques sanitaires sont loin d’être anodins : un retour du contenu de l’estomac peut souiller la viande et l’infecter avec la bacille E.coli.

Sixième scandale : un risque sanitaire dont on ne parle jamais et qui n’est pris en compte par personne

Septième scandale : il y a 20 ans, la pratique était confinée à quelques pratiquants. Année après année, elle a pris de l’ampleur jusqu’à devenir un évènement important en Europe et ailleurs sans que rien ni personne (ou presque) ne s’en offusque.

Ce n’est que depuis quelques années que certaines associations et personnes se sont levées contre cette "fête", sans réel succès pour le moment puisque rien n’a changé depuis, bien au contraire, puisque désormais certains abattoirs mobiles encadrés par la loi ont vu le jour, preuve de la connivence des gouvernements pour cette pratique, et ne parlons même pas des magasins et autres éleveurs qui voient dans cette fête (et le ramadan qui se déroule un mois avant) une véritable aubaine financière.

Inutile donc de vouloir légiférer sur cette pratique quand des voix sont en question, et ne parlons même pas du secteur alimentaire qui s’en met plein les poches. Et les autres ? Les musulmans et juifs sont évidemment contre toute remise en cause de cette pratique, et étonnamment, certains végans sont aussi contre la remise en cause de cette pratique, sans oublier les autres islamophiles et autres anti racistes proclamés de tout poil, qui refusent toute remise en question d’une quelconque communauté, quel que soit la pratique en cause.

Mais pour les végans ? Étonnant qu’ils ne soient pas en première ligne contre cette pratique, mais leur argument principal est simple : eux sont contre la production de la viande, peu leur importe le mode d’abattage, ils estiment que c’est un combat sans réel valeur puisqu’ils sont pour l’abolition des abattoirs dans leur intégralité.
Argument plutôt valable si l’on est contre la souffrance des animaux, mais c’est comme expliquer qu’il aurait fallu abolir l’esclavage dès sa création : il a fallu énormément de temps et de remises en question pour que l’esclavage soit aboli, et encore maintenant, il ne l’est pas complètement... Espérer que le bon sens ou le dialogue fera fermer les abattoirs du jour au lendemain est totalement utopique, pour au moins 2 raisons essentielles qu’il ne faut pas négliger : en amont de ces abattoirs, des millions de gens vivent de la production de viande, leur demander d’arrêter leur travail par éthique est assez peu crédible : imaginez qu’on vous fasse une demande pareille, peu importe votre travail ?
Et à l’aval, il y a tout les autres, c’est à dire, les consommateurs. Difficile de changer ses habitudes, surtout quand la viande est omniprésente dans nos aliments : pizzas, restauration rapide, nuggets, sandwich, la majorité des plats préparés tournent autour de la viande ou du poisson. Changer son alimentation du jour au lendemain n’est pas donné à tout le monde.

C’est ainsi qu’il est d’abord important d’améliorer le bien être animal, et diminuer leurs souffrances. Bien sûr, les avancées ne doivent pas être microscopiques et doivent être réellement en faveur des animaux, il est évident qu’augmenter la surface de la taille d’un post-it n’est en rien une amélioration du bien être animal, cependant, l’étourdissement avant la mise à mort, sans être un réel bien être -dans tout les cas l’animal meurt- au moins la mort est moins douloureuse et moins longue, ce qui est déjà un petit plus. Et en terme de souffrances, entre agoniser durant plusieurs minutes ou mourir en quelques secondes, il y a un fossé.

On me rétorquera que l’étourdissement n’est pas effectif pour chaque animal, et que certains se réveillent, et c’est totalement vrai. Mais cela ne concerne qu’un nombre réduit, tandis que l’abattage rituel va infliger cette douleur à tout les animaux, certains vont agoniser jusqu’à 15 minutes, le cou tranché et la patte attachée en l’air, le sang s’écoulant. Et quand l’abattage "rituel" devient généralisé, la souffrance animale n’est même plus un argument tant la rentabilité a pris le dessus.

Huitième scandale : les exceptions sont devenues la norme sans que personne ne s’en offusque

Neuvième scandale : une dime est prélevée, lorsque vous consommez halal, que vous le sachiez ou non, vous financer un culte

Dixième scandale : le sacrificateur ne peut être que musulman, interdisant ce travail aux non musulman, sans que ça ne choque grand monde

Les autres arguments pour toute remise en question de cette "fête" tournent uniquement sur une victimisation des musulmans : il n y a pas assez d’abattoirs, ils n’ont pas les moyens, c’est pour éviter les sacrifices sauvages (dans la baignoire ou la cave)... Mais ces arguments sont balayés par un fait très simple : l’aïd est un véritable retour en arrière dans la protection animal, l’autoriser, la tolérer, la faciliter, va à l’encontre de toutes les (petites) avancées qu’il y a eu dans le bien être animal.
Qui plus est, les abattoirs mobiles vont à l’encontre de toutes les lois, à quoi bon avoir des lois si elles ne sont pas appliquées ?
Et pour votre information, bien que l’aïd soit une fête musulmane au même titre que Noël est une fête chrétienne, qu’elle est donc forcément suivi par tout ses croyants, le sacrifice d’un animal n’est pas une obligation mais une recommandation.

Alors, oui, le sacrifice du mouton est une pratique à interdire au plus vite, de même que la pratique halal sans étourdissement est tout à fait possible. Pourquoi vouloir faire des exceptions quand on peut se baser sur des pratiques moins douloureuses pour les animaux sans aller à l’encontre des religieux, sauf les plus virulents ? Pourquoi tout ce cinéma pour éviter toute remise en question de ces pratiques ?
Êtes vous pour la protection des animaux, leur bien être, leur mieux être ou êtes vous prêt à céder à n’importe quelle exigence pour éviter tout amalgame ? Quelle différence entre la tradition de la corrida dont vous vous opposez et l’aïd qui est, elle aussi, une tradition plus qu’une nécessité ? Quel est le sens de la victoire de l’augmentation de la surface des poules si à côté on arrête de les étourdir pour les tuer ? Avancer d’un pas pour reculer de deux pas ne va en rien changer les mentalités, ni les pratiques, et surtout, cela ne va rien changer aux conditions exécrables des animaux d’élevages.
Alors, oui, l’aïd doit être remise en question au plus vite.

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Date de rédaction : 1er octobre 2014
Dernière modification : 9 octobre 2014

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