-Publicité-

Actualités

  • Imprimer le texte
  • Recommander cet article

La gestion de la nature

Est-ce que ce titre vous choque ? Si non, vous êtes vous aussi intoxiqué par un non sens pourtant évident.

Gérer la nature, c’est l’arracher de son statut de nature pour en faire une gestion humaine donc, hors nature. C’est un contresens évident, et pourtant, la plupart d’entre vous ne l’ont pas réalisé et pire : la plupart d’entre vous pratique ce contre sens.

Comment ? En gérant la nature, ou plutôt, en la transformant. La nature est nature seulement si nous ne l’influençons pas. Mais pourquoi cette lubie de la gestion ? Bien des écologistes pratiquent cette gestion et vont donc dénaturer ce qu’ils sont censé aimer.
Pour trois raisons : une vision tronquée de la nature, à cause du temps et à cause de notre volonté à améliorer les choses.

Si je vous demande ce qu’est une forêt, tout le monde me parlera d’arbres, mais lorsqu’il s’agira de détails, il y aura à coup certain plusieurs visions qui vont venir : cerfs, loups, champignons, arbustes, fleurs, hiboux, etc.
Ces visions sont toutes justes et toutes fausses : cela dépendra des forêts. Certaines forêts n’ont pas de loups, d’autres n’ont pas d’hiboux, certaines ont beaucoup de champignons, d’autres non. Une forêt n’est pas un lieu typique qui se multiplie, chaque forêt est unique selon la faune, la flore, le substrat (le sol), l’humidité, l’ensoleillement, la température, l’environnement alentour.
Ainsi, se baser sur sa vision d’une forêt pour en refaire une autre ne peut qu’être une erreur basée sur une expérience qui n’a rien d’objectif, n’est pas exhaustive et n’a aucune légitimité d’un endroit à un autre.

Au niveau du temps, notre durée de vie est limitée à une soixantaine d’année, une centaine d’année au mieux, ce qui peut paraitre long par rapport à certains organismes comme les insectes, mais est plutôt court par rapport à d’autres, comme les arbres. Et hélas, on se basera exclusivement sur notre échelle de temps pour se faire une idée d’une forêt, alors même qu’une forêt mettra plusieurs centaines d’années à être réellement forêt, ce qui va bien au delà de notre échelle de temps. On aura alors tendance à vouloir accélérer les choses, ce qui portera préjudice aux forêts puisque ces choses sont censées être lentes.
Exemple : le bois mort. Dans les forêts gérées, on va passer énormément de temps à ramasser le plus de bois mort pour laisser passer la lumière pour que les jeunes pousses puissent plus rapidement pousser. Or, cette action empêche ces pousses d’avoir l’engrais nécessaire à une bonne pousse, ce qui limitera fortement notre action, sans même parler de tout le processus avant d’arriver à cet engrais (des milliers d’insectes dépendent du bois mort).
De plus, cette excuse est bien hypocrite quand on sait que ce bois mort est largement utilisé pour se chauffer...

Pour finir, notre volonté à améliorer les choses.
On a toutes et tous à un moment donné dans notre vie eu des questions existentielles, notamment le fameux "à quoi je sers ?"
Chaque personne trouvera sa propre réponse, et si sa réponse est de protéger la nature, il parait logique d’aller travailler dans une "branche nature", comme gestionnaire de forêt par exemple... Ce qui est à l’encontre de la nature, une fois encore !
Un parfait gestionnaire amoureux de la nature ne ferait qu’une chose : rien. Ou plutôt, il empêcherait toute intrusion dans la forêt pour la laisser tranquille, ce qui serait un acte vraiment nature. Oui mais voilà : dans ce cas, il ne serait pas payé car on ne tirerait rien de la forêt. Donc travailler pour la nature, c’est l’exploiter, et donc, aller à son encontre. C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue..

L’autre gestion, celle de la faune, se fait de deux façons différentes : soit on introduit, soit on tue à coups de fusils. Les introductions se font sur deux bases : soit par loisirs (les chasseurs introduisent énormément d’animaux dans la nature) ou par souci de préserver une espèce. Le problème, c’est que si une espèce disparait d’un endroit, c’est qu’elle n’est logiquement plus adaptée à cet endroit... La réintroduction devient obsolète, à moins que l’espèce ne se soit éteinte par l’action des êtres humains, ce qui est souvent le cas, mais alors, tandis que certains introduisent, d’autres détruisent : c’est sans fin.
L’autre gestion se base sur la limitation d’une espèce qu’on juge trop populeuse : cela passe en premier lieu par une gestion à coups de fusil, mais pas que : empoisonnement, destruction du milieu, stérilisation. Mais si une espèce pullule, c’est que le milieu le lui permet, et cette augmentation de population aura pour conséquence l’augmentation de ses prédateurs et/ou la diminution de ses ressources, ce qui rééquilibre les choses : notre intervention n’aura pour finalité que de rendre ce milieu plus instable...

Il est très difficile de se sortir de cette gestion de la nature, parce que notre société se base là dessus, et si l’on veut faire parti de la société tout en étant en rapport avec la nature, il va bien falloir le faire.
Pourtant, vu le degré de contrôle qu’on a sur l’environnement, vu l’intensité de nos actions de par notre nombre démesuré et de nos outils destructeurs, il reste une solution pour réellement protéger la nature : empêcher les autres d’y accéder, ou le moins possible, et surtout, remettre de la nature au cœur de nos sociétés.

Si vous désirez en savoir plus, voici quelques liens pour approfondir le sujet :

http://www.buvettedesalpages.be/forets_sauvages_naturalite/index.html

http://natureprimordiale.org/

http://www.naturalite.fr/

http://www.forets-sauvages.fr/web/foretsauvages/42-forets-sauvages.php

La nature malade de la gestion (livre)

N’hésitez pas à laissez votre avis sur la gestion actuelle.

Votez :
Date de rédaction : 19 novembre 2014

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?