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Les producteurs et éleveurs responsables du déclin de l’environnement

L’image de la France paysanne continue de faire des ravages dans les mœurs. Pourtant, ce postulat de base tout comme son postulat actuel sont des escroqueries intellectuelles, pour une finalité sans concession : les producteurs sont la principale source de la disparition de l’environnement.

Vous l’aurez appris durant vos années scolaires, et on vous le répetera tout au long de votre vie : la France était un pays paysan, et le demeure encore dans une certaine mesure.

Je vous l’affirme sans concession : cette affirmation est mensongère. Pas fausse, mais mensongère. Car présentée comme telle, cette affirmation sous entend que la France fut une exception, un des seuls pays paysans de l’époque. Ce qui est très loin d’être le cas, puisque avant l’avènement de la révolution industrielle, absolument tout les pays étaient basés sur l’agriculture et donc sur les paysans, mis à part les petites îles et la encore, puisqu’à l’époque ce n’était pas le tourisme la base de leur économie mais la production locale.
La France paysanne, non, mais l’humanité toute entière principalement axée sur la paysannerie, notamment l’agriculture et l’élevage, oui.

Seconde affirmation : la France encore paysanne de nos jours, appuyée par nos différentes productions plus qu’honorables par rapport à la superficie de notre pays. Mais c’est, une fois encore, mensonger, puisque cette production n’est pas le fait de l’agriculture classique, mais bien de l’agriculture et élevage intensifs, qui ne fonctionnent qu’à coups de pesticides, labours profonds et champs démesurés. Nous sommes bien loin de l’agriculture que nous avons en tête...

Ces deux tromperies vont ainsi légitimer la plupart des actes des producteurs ou plutôt, exploitants agricoles. Ce n’est pas un hasard que l’intitulé du métier ait changé, passant de paysan à exploitant agricole, encore que les paysans étaient loin d’être des adorateurs de la nature ; les exploitants agricoles sont encore pires.

Car disons le : les principaux coupables de la destruction de l’environnement sont les exploitants agricoles. Ce sont en premier lieu eux qui ont grignoté la plupart des zones sauvages pour leurs cultures, même si aujourd’hui, la principale cause se trouve dans la croissance démographique insensée ; ce sont eux en premier lieu (même si les chasseurs les talonnent de près) les destructeurs de la faune et ce sont eux les principaux utilisateurs des biocides.

Et bien qu’ils soient coupables de ces 3 faits, quasiment personne ne leur reproche. Pourquoi ? Car ils ont des arguments censés être imparables : l’extension de leur terre servira à nourrir l’humanité ; la destruction de la faune permet d’avoir de meilleures récoltes et évite l’humanité de mourir de faim -rien que ça, quant aux pesticides, c’est le même discours : ils sont obligés d’en utiliser sinon quoi, on n’arriverait pas à nourrir tout le monde.
Si vous insistez un peu plus, ils arriveront péniblement à vous donner une seconde justification, la création d’emplois.

Et la encore, on tombe dans le panneau : si c’est pour le bien de l’humanité, rien à en redire. Non seulement ça crée des emplois mais en plus, ça nous permet de nous nourrir, que demandez de plus ?
Eh bien, encore une fois, c’est une tromperie : bien sûr que le secteur agricole crée des emplois, mais très peu : la mécanisation a supprimé la majorité des emplois, la plupart des boulots sont saisonniers et dans tout les cas, le travail est rude et rarement bien payé (bien que ce fait sied à quasiment tout les métiers actuellement, la majorité des gens vivent au SMIC ou à peine au dessus). Ces emplois qui ne sont même pas forcément des emplois de long terme vu la fragilité du secteur ne justifient donc en rien la destruction définitive d’un milieu.

L’extension des terres, ensuite : quand on sait que la majorité des terres est utilisée pour nourrir... nos bêtes d’élevage, on peut se poser des questions. Et quand on sait qu’une autre partie sert pour nourrir... Nos voitures, on peut encore se poser des questions. Et quand, enfin, on sait que la moitié de la production finit à la poubelle, tout en sachant qu’une partie ne sera même pas tenté d’être vendue mais directement jetée, plus de toute possible : ce n’est en aucun cas un manque d’espace qui empêche de nourrir l’humanité, mais un manque de gestion, tant politique qu’économique. On pourra bien cultiver la planète entière que des gens continueront de mourir de faim.

La destruction des animaux : qui demandent la destruction du loup, du lynx, des ours et désormais, des vautours ? Ce sont les éleveurs en premier lieu ! Les chasseurs en second. Et c’est à peu près tout, puisque la majorité des français sont pour le retour, l’implantation et l’expansion de ces espèces. Pourtant, ce sont les éleveurs et les chasseurs qui commandent, et encore une fois, vous ne trouvez rien à en redire parce que leurs arguments font mouches : pour la production, pour le pastoralisme et surtout, ce sont eux qui sont sur le terrain, pas vous, "l’écolo bobo bien au chaud devant votre pc". Ce dernier argument fait particulièrement mouche car à ce moment, vous avez l’impression que ce sont des gens de terrain et que vous n’avez rien à leur redire, parce que vous n’aimeriez pas qu’on vienne vous expliquer comment vous devez travailler de la part de personnes extérieures à votre activité.
Sauf que vous optimisez certainement votre activité, et pas forcément en tuant tout vos concurrents. Et si vous arrivez à en vivre, vous tolérerez certainement vos concurrents, sans vouloir leur mort systématique, même si vous serez toujours à la recherche de croissance supplémentaire. Les éleveurs et chasseurs, eux, non. Pas tous heureusement, mais une bonne partie ne supporte aucune concurrence, quitte à s’accaparer toute une forêt le temps de leur "loisir", et question optimisation, parlons plutôt d’économies et de confort : rien n’est fait pour optimiser leur activité du moment que ça leur coûte de l’argent. Ainsi, installez des clôtures, rentrer les animaux le soir ou acheter un ou plusieurs chiens de garde sont des solutions ayant démontrées leur efficacité, d’autant plus que ces solutions sont souvent soutenues financièrement par l’État. Et pourtant, certains éleveurs ne font rien de tout cela pour protéger leur troupeau. Comment écouter leur discours si derrière ils ne font aucun effort ? Certains éleveurs se sont fait attaquer à plusieurs reprises, indemnisés derrière, et pourtant, aucune installation n’a été faite : n’est-ce pas provoquer d’autres attaques ?
Mais disons le : même avec toutes les mesures de protection mises en place, les prédateurs peuvent s’en prendre à votre troupeau, c’est rare mais ça arrive. Alors, que faire dans ce cas ? Relativiser, et rester objectif et ouvert : quelle activité n’accuse aucune perte ? Aucune. Vouloir ne subir aucun dégât relève de l’arrogance de l’humanité. Et même si il existe des régions ou il n y aucun prédateur, cela veut-il dire pour autant qu’il n y aucune perte ? Bien sûr que non ! La majorité des pertes ne sont pas le fait de quelques prédateurs, ce sont les maladies, chiens errants, divagations et orages qui vont systématiquement causer bien plus de victimes que les prédateurs cités.
Cela ne veut pas dire qu’il faut les laisser faire ce qu’ils veulent, bien sur que non, mais comme indiqué précédemment, contrairement à d’autres causes, il est possible de limiter leurs dégâts, alors pourquoi en faire fi et vouloir la mort de ces prédateurs quand le premier coupable est l’éleveur refusant de protéger son troupeau ?
Rappelons que le travail premier de l’éleveur est la protection de ses bêtes ; en échange de leur confiance elles sont disposées à nous offrir leur lait, cuir et viande ; mais hélas, cette vision des choses est loin d’être la norme actuellement, et ce serait plutôt devenue l’exception tant les éleveurs et producteurs ne voient leur exploitation comme des bénéfices.

Les biocides, enfin : censés préserver les récoltes, c’est un empoisonnement mondial légitimé par la préservation de l’humanité, un comble !
La base des biocides, ce sont les monocultures : lorsque un milieu est favorable, la faune et la flore qui dépendent de ce milieu vont avoir une croissance démographique explosive, c’est logique. Forcément, une culture de milliers d’hectares vont favoriser les insectes qui se nourrissent de ces plantes et vu que ce sont des insectes, il est quasiment impossible de tous les déloger ou les tuer manuellement. D’où l’idée des biocides, limitant les prédateurs. Seulement, de la limitation, pour des questions de productivité, nous sommes passés à l’extermination quasiment complète, ce qui implique l’utilisation intensive de biocides : on ne traite plus une seule fois mais plusieurs fois pour anéantir toute vie.
Et forcément, cette utilisation abusive a des conséquences dramatiques pour l’environnement : empoisonnement des sols, infiltrations dans les cours d’eau mais aussi dans les nappes phréatiques, ce qui va entrainer d’énormes pollutions et des changements de milieux radicaux, comme les algues en Bretagne.
Pire que cela : censé anéantir les "nuisibles", ces biocides, non content de n’avoir jamais pu en anéantir un seul, vont, à moyen et long terme, les renforcer : des souches résistantes vont se développer, rendant peu à peu inefficaces les biocides, obligeant les industriels à toujours en créer de nouveaux, avec un grand perdant : l’environnement qui subit à grande échelle.
Et cerise sur le gâteau : alors que les biocides sont censés réduire le nombre de "nuisibles", en réalité, leur nombre a augmenté !

Et malgré ce bilan catastrophique, éleveurs et chasseurs sont encore au devant de la scène, ils sont systématiquement soignés politiquement et tout est fait pour les aider. Quant à leurs revendications, elles n’ont pas changé d’un iota, malgré les échecs répétés, démontrant le fait qu’aucune remise en question n’a été effectué de leur côté. Un problème ? Si on peut, on élimine ce problème ! Et peu importe si les moyens pour anéantir le problème causera plusieurs autres problèmes, ou que la destruction du problème causera d’autres problèmes : ils n’en ont que faire, puisque ça ne les concernera plus. Eux ne regardent que leurs intérêts, et ne connaissent pas l’intérêt général, si ce n’est pour tromper le plus grand nombre quand ça les intéresse.

Alors, à quand une remise en question ? De leur part, certainement jamais. A nous de les accuser de leurs maux, et de contribuer à leur changement nécessaire, parce qu’il n’est plus tolérable que producteurs et chasseurs continuent d’empiéter sur l’environnement impunément, surtout pour une finalité égoïste à court terme.

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Date de rédaction : 25 octobre 2014

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