Le plan de sobriété mis en place concerne tout le monde : entreprises, ménages et collectivités. Mais quand on lit la teneur de ce plan de sobriété, on réalise l’ampleur du gaspillage régulier et quotidien que tout le monde réalise.

Par exemples, l’extinction des lumières une fois l’entreprise fermée. Sauf qu’une loi existe depuis 2018 sur l’extinction des lumières entre minuit et 6 heures du matin, jamais réellement appliquée.
La température des locaux commerciaux, qu’on doit fixer pour limiter le gaspillage. Une aberration, surtout quand on voit certains festivals ou le chauffage est mis à fond dans des salles ouvertes ou non isolées.

Pour les ménages, rien de bien spécial. On nous demande de débrancher les prises des appareils non utilisés, super, quelle avancée. Pour les températures des pièces, c’est beaucoup plus sujet à polémique, et rentre carrément dans l’intimité des gens, sans aucune nuance pour les cas particuliers. 17° dans une chambre, très bien, mais pour les enfants qui vivent dedans la journée ? Et les personnes âgées ? Et cette histoire de température ne prend pas en compte l’activité. 19° en cuisine, pourquoi pas, mais dans le salon, quand on reste immobile ? Ou dans la salle de bain, quand on se douche ?

Pour les collectivités, des mesurettes, rien de plus. On préconise aux agents de rouler à 110 km/h au lieu de 130 km/h sur les autoroutes, mais aucune obligation. Et qui va les contrôler ? Sans même parler du fait que la majorité d’entre eux ne prennent pas l’autoroute...
Une baisse des températures aussi, ok, mesure qui aurait du être faite depuis longtemps, mais difficilement applicable du fait des particularités : si une personne est frileuse, allons-nous vraiment lui imposer de grelotter toute la journée ?
Et enfin, la lumière. On termine sur une vraie bonne mesure ! Une mesure de bon sens qui aurait du être faite il y a des années : l’extinction des lumières la nuit. Une association, ANPCEN, tente depuis plus de 20 ans de généraliser cette mesure de bon sens.
Je m’étais même rapproché de ma mairie pour que la mesure soit prise dans ma ville, mais on m’a répondu que si quelques uns demandaient moins de lumière la nuit, d’autres en voulaient plus ! Comme quoi, les mentalités peuvent changer. Mais il faut garder du bon sens, et ne pas forcément généraliser la mesure partout. Dans les grands axes, laisser la lumière peut être une meilleure idée que de toute éteindre. Idem dans les endroits accidentogènes.

Et pour le changement d’heure ? Ca n’a jamais été significatif,0,07% d’énergie économisée, ce n’est pas vraiment un succès (et les chiffres sont contestés). Et ce chiffre diminue d’année en année avec la généralisation des leds...

Mais la grande question : une fois les problèmes d’approvisionnements réglés, que va devenir ce plan de sobriété ? Va t-on l’arrêter ? C’est plus que probable. Et cela voudra dire que ces mesures pourtant de bon sens, vont s’arrêter. Alors même qu’elles devraient être la base. On va donc pouvoir à nouveau surchauffer nos bâtiments et laisser les lumières allumées toute la nuit, et on sera satisfait parce que la croissance sera repartie. Un monde de fous.